La petite reine est le parangon de l’académie du zéphyr.
L’encyclopédie dénombre pas moins de deux typologies d’ouragans cyclistes : le zéphyr tangible et le zéphyr rudimentaire. Le premier est celui qu’élabore la mécanique céleste et le second est l’opus du vélocipédiste en son absolue solitude. Son chef-d’œuvre, affirmons-le, car plus il fend les airs, plus le cyclonaute façonne de la tempête.

La tornade cosmique est celle qui heurte nos fronts avec violence. Contre cette hydre, la panacée naît de l’union fertile de l’amour et la fraternité. Le jour où vous et tous ceux de votre race passez sous les fourches caudines d’un typhon septentrional parfaitement intronisé dans la chibouque, rien ne vaut un héros aux formidables omoplates. Vous vous faites microscopique derrière ce géant et vous attendez le jugement dernier pendant les siècles des siècles. On ne saurait être plus exact lorsqu’on atteste que vous vous résignez à ce qu’il vous abandonne à jamais pour crouler à votre tour sous le poids du rocher de Sisyphe.

Paul-Henri de la FOURNELLE, Un besoin vital : le vélocipède, Golden Gate, MMI.