Accueil L’oulipien de l’année Mœurs des maliettes
La maliette

Page précédente Page suivante

Jacquemort est savant, et son vaste bagage
N’est pas encore atteint par le triste Alzheimer.
Il pense qu’il faudrait dépeindre le plumage
Des maliettes en vol, les chéries des boomers.

Un peintre animalier dessinerait ses planches,
Sur beau papier couché, d’un burin très coûteux.
On verrait la maliette assise sur les branches,
Son œil de lune, et son poitrail si velouteux.

Son plumage de suie est d’une femme peule
Et loge un trop grand cœur dessous son corselet.
Si l’on touche son dos, aussitôt elle feule,
Et son aile fragile a de curieux reflets.

La maliette est semblable aux filles enjouées
Qui vont au bal danser et brûler le plancher.
Empêchée de voler, elle meurt, bafouée.
On ne devrait jamais chercher à la toucher.

À la manière de l’Albatros de Baudelaire.