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Complainte de Jacquemort
Que sont les maliettes devenues
Que j’avais de si loin tenues,
Car mal armées.
Elles ont été trop alarmées,
Je crois le vent les a poussées,
Loin de ma porte.
Ce sont beautés que vent emporte
Et il ventait devant ma porte,
Les emporta.
Mais las, qui jamais en prit une,
Au poitrail rouge, à l’œil de lune,
Aux cris légers.
Avec autour mille dangers,
Pour un regard, trop engagé,
Maliette est morte
Malgré l’amour que je lui porte,
Son cœur trop gros jamais supporte,
Ne supporta.
Tendres maliettes au corps de suie,
Que sur vos plumes le soir essuie
Et vous efface.
Loin de ma vue, loin de ma face,
Je tangue alors et je m’agace
Et m’insupporte.
Et par la joie que nuit emporte,
Mon cœur en pleurs se déporte,
Se déporta.
O mon Boris, ô toi mon père,
Est-ce vers toi qu’elles s’en allèrent,
Désappointées.
En escadrille vers toi pointée,
En canon doux, la voie chantée,
Bien loin les porte.
Ce sont beautés que vent emporte
Et il ventait devant ma porte,
Les emporta.