Accueil L’oulipien de l’année Mœurs des maliettes
Impalpables plumes

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Jacquemort a pensé qu’il faudrait des volumes
De beau papier couché, en suivant la coutume,
Pour dire la maliette aux impalpables plumes,
La maliette subtile, et son plaisant costume.

Décrivons donc ses mœurs sans aucune amertume.
Cet oiseau a le cœur aussi gros qu’une enclume,
Il peut voler si haut, bien au-dessus des brumes,
Que quand tombe la nuit son poitrail rouge écume.

L’animal est fragile et peut mourir d’un rhume.
On se moque de lui ? Un regard le consume.
On ne peut le toucher, comme Vian le présume,
Et pour la moindre cause il faudrait qu’on l’inhume.

Triste, L’Arrache-cœur ? Même Boris l’assume.
Et le poète est mort, l’histoire se résume.
À la fin du roman, la lumière s’allume.
Lecteur, admire donc ces maliettes posthumes !