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Clémence d’Arvers
Clémence a son secret, sa vie est un mystère.
Son art presque éternel en Chine fut conçu.
Son mal, son désespoir, elle a bien dû les taire :
Celles pour qui c’est fait n’en ont jamais rien su.
Hélas ! dans un passé cruel inaperçu,
Toujours escamotée et toujours solitaire
Elle aura jusqu’au bout fait son temps sur la terre,
N’osant rien demander et n’ayant rien reçu.
Quoiqu’elle ait de grands yeux, une peau douce et tendre,
Elle a brûlé ses mains, pauvrette, sans entendre
Un murmure d’amour célébrer ses appas.
À l’austère devoir pieusement fidèle,
Elle disait, tournant des vers trop beaux pour elle :
« C’est un métier de femme » et ne se plaignait pas.
Avant Clémence à revers, voici Clémence d’Arvers.