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Annan (sonnet)
Lorsqu’à dos de chameau l’on cherche l’aventure,
C’est au pays d’Annan qu’on arrive en trois jours,
Au sifflement des vents qui projettent toujours
Leur poussière de rouille en lancinant murmure ;
Et bien que la muraille des cités soit dure
Elle s’écroulerait si le vent, souffle court,
Arrêtait un instant de cogner comme un sourd.
La coutume du lieu n’a rien qui nous rassure,
Car leur sort dès dix ans est inscrit dans l’argent.
Pourtant pas de révolte en aucun de ces gens.
Contre ce devenir gravé, pas de rancune.
Dans l’heur ou le malheur arbitraire abîmé
Chaque humain sans regret ni remords se soumet
Se sachant innocent de sa propre infortune !