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Le rondeau du chameau
Quel fier chameau m’a conduit en Annan
En trois longs jours ! Voyage suffocant…
L’air transportait une fine poussière
Dont la rouille se plaisait, teinturière,
À imprégner de roux mon vêtement.
Et jamais il n’arrêtait, lancinant,
Le sifflement éternel de ce vent
Qui rendait sourd à la voix familière.
Quel fier chameau !
Dans ce pays tout enfant de dix ans
Reçoit inscrit sur un caillou d’argent
Tout le destin de sa vie passagère
Qu’il prend, si vil qu’il soit, à la légère
Car il s’en fout, s’en sachant innocent :
Quel fier chameau !
En trois longs jours ! Voyage suffocant…
L’air transportait une fine poussière
Dont la rouille se plaisait, teinturière,
À imprégner de roux mon vêtement.
Et jamais il n’arrêtait, lancinant,
Le sifflement éternel de ce vent
Qui rendait sourd à la voix familière.
Quel fier chameau !
Dans ce pays tout enfant de dix ans
Reçoit inscrit sur un caillou d’argent
Tout le destin de sa vie passagère
Qu’il prend, si vil qu’il soit, à la légère
Car il s’en fout, s’en sachant innocent :
Quel fier chameau !