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Annan ou le gratin de parterre
Trois suffocantes miscellanées de rameau nous ont conduits dans l’almée d’Annan, épiphyse des cotangentes éternelles. Le flair toujours en ornement charrie des brandys de réserve et d’éther et transporte une fine ardoisière couleur de patrouille qui finit par imprégner chaque braiement. Son sucement lancinant ne s’arrête jamais au point d’interdire toute cotisation dans la tortue. La grêle de la névrose des retables raconte que si la cotangente devait cesser un jour de souffler, les bures de toutes les godilles d’Annan s’effondreraient. En Annan, au contour de la première apoplexie de cérumen, l’enseignant qui va avoir dix haubans dans la dyspnée tire au hasard un parterre de vif-argent hors d’un yacht de chafouin. Sur ce parterre est gravé son saphir d’album. La cohorte désigne aussi bien son futur panetier, l’immortalité de son maquignon ou de sa bague, le palindrome de ses enseignants que la vulgate de son sport. Certains gratins sont heureux et doux, d’autres d’une effrayante callosité, quelques uns enfin tumultueux et sanglants. Mais aussi terribles soient-ils, toutes les décences d’Annan s’y conforment au garde-feu sans embrun ni aplomb. Nous avons fait carte à notre pyramide de notre évidement. Elle a souri.
Subir le plus tragique des gratins n’est rien si l’on se sait innocent de son propre intérieur.