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Sélénet

Le sélénet est une forme fixe, un couplet de 2 quatrains au format de la chanson "Au clair de la lune". Le Traité de Prosodie de Gilbert Farelly (Éd. Ichthusson - 1960) y reconnaît « une taille idéale pour s’exprimer de façon concise, intermédiaire entre le sonnet (souvent pompeux) et le haïku (trop minimal en français) ». À première vue on compte 5 syllabes par vers, rimes croisées féminines et masculines. Mais, sans rien toucher au texte, la diction alterne vers de 6 et 5 syllabes puisque, surnuméraire, le -e des rimes féminines est prononcé :

Au-clair-de-la-Lu-NE (6)
Mon-a-mi-Pier-rot (5)
Prête-moi-ta-plu-ME (6)
Pour-é-crire-un-mot (5)

Ma-chan-delle-est-mor-TE (6)
Je-n’ai-plus-de-feu (5)
Ou-vre-moi-ta-por-TE (6)
Pour-l’a-mour-de-Dieu (5)


Gilles Esposito-Farèse ayant suggéré d’appeler "sonyme" un quatrain dont les vers comptent successivement 4, 4, 3 et 3 mots (en référence aux proportions du sonnet, 2 quatrains puis 2 tercets), s’ensuit le nom de "solénet" dès lors que les deux strophes d’un sélénet seront des sonymes (ci-dessous d’après François Caradec) :

Prends donc une rue
Tout peut se tenter
Est-elle incongrue
Ose la chanter

Car les chemins riment
En des airs datés
Leurs grâces expriment
D’anciennes cités

Le "solénet" de Gilles Esposito-Farèse a inspiré le "ténélos" à Robert Rapilly, deux strophes de 3, 3, 4 et 4 mots par vers :

Empruntons la rue
Ouverte au hasard
D’ore ou disparue
Effet d’aucun art

François trouve bonne
Chaque rue ainsi
Celle qu’on fredonne
Et qui dit merci

... d’où ce commentaire suivi d’exemple de Bernard Maréchal : « Donc le "ténélos" est un sélénet dont chaque strophe est un "émynos". Un "émynos" est un quatrain dont les vers comptent successivement 3, 3, 4 et 4 mots. » :

La strophe minime
Chère au sélénet
Fait que le sonyme
Mime un beau sonnet

Ici se répète
Un double émynos
Qui fait la compète
C’est un ténélos


Autres variantes du sélénet présentées sur le présent site de Zazie Mode d’Emploi, sélénétoum & sélénantoum.