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Un peu de frites et d’histoire
Coucou, Maman, Papa et Louis,
Ici tout va bien, Tonton et Tata sont gentils et pas trop chiants.
Je m’amuse bien, Tonton fait que dire n’importe quoi, Sabrina drague et Tata fait des frites.
Tiens, d’ailleurs on mange des frites tous les jours. C’est la ville des frites. Il paraît qu’il y a que ça dans les magasins. Tata dit qu’ici, on est loin de tout, que les seules choses qui poussent c’est les patates. Alors, on mange des frites. Mamie qui trouvait que j’étais pas grosse, elle sera surprise de me voir quand je vais rentrer.
J’ai un truc super drôle à vous raconter, mais faut pas le répéter, c’est un secret, sinon Sabrina va me tuer. L’autre jour, elle a fait la connaissance de garçons devant le Crystal-Theater (d’ailleurs, c’est pas possible qu’il soit en cristal, moi je croyais qu’il fallait pas que le jour rentre dans les théâtres ; alors celui-là, ça m’étonnerait qu’il soit en cristal, n’importe quoi !). Bref, Sabrina a rencontré des garçons, et un soir elle est sortie avec eux à la friterie du coin, celle qui a le plus de lumières qui clignotent. Et pour faire croire qu’elle avait 16 ans, elle a piqué les chaussures de Tata. Et ben, dès qu’elle a posé un pied dehors, elle est tombée et elle a cassé le talon. Bon, c’est vrai que c’était pas complètement de sa faute ; juste devant la maison, il y a des dalles en Etain, et ça glisse vachement. N’empêche, qu’est-ce que j’ai rigolé, c’était trop drôle. Vous auriez du voir la tête de Sabrina, elle était complètement K.O.. Mais si Tata trouve les chaussures, je crois qu’elle va taper une crise. C’est pour ça qu’il faut pas lui dire, hein Maman, sinon, Sabrina me tue ! Louis, pareil tu dis rien ; sinon, c’est moi qui te tue. En plus c’est les chaussures rouges, tu sais, celles que Tonton a offertes à Tata quand ils étaient à Washington.
Il fallait que je vous dise aussi les bêtises de Tonton. Vous savez ce qu’il raconte ? Il dit qu’ici le soleil se lève plus tôt que chez nous. C’est même pas vrai. Il dit que c’est parce que on est du côté du « levant ». Moi j’ai rien compris, mais je l’ai pas dit. J’avais pas envie d’avoir l’air bête. Il dit aussi qu’à Diomira, il y a soixante coupoles d’argent. Il veut toujours crâner. Là, je l’ai pas cru. Pourquoi les gens auraient cachés soixante coupoles dans la ville et en argent en plus. C’est un truc qu’on garde avec le vin ! Il dit vraiment n’importe quoi !
Sinon, tous les matins il y a un coq qui chante, et Tonton m’a dit qu’en plus il est dort ?! C’est pas possible. Parce que si le coq dort, il peut pas chanter. Vous voyez que j’ai raison.
Dis donc, Tonton, il ne serait pas malade des fois, comme Papi, tu sais, Maman, la maladie de la tête, parce qu’il dit souvent n’importe quoi. _ J’ose pas lui dire que je comprends rien, mais je rigole vachement quand même.
Par exemple, ici il y a plein de statues de bonhommes et tout. Bah Tonton, il raconte que c’est les statues des dieux. Mais c’est pas possible. Il y avait pas autant de dieux ! Je te jure, des statues il y en a partout, de toutes les tailles ! Mais Tonton, il dit que si ! Moi, j’ai commencé à rigoler, mais Sabrina, ça l’énervait. Alors, ils se sont disputés, Sabrina a dit qu’il était con et que c’était pas parce qu’il est prof d’histoire qu’il fallait qu’il ramène sa fraise. Je te jure qu’elle a parlé comme ça à Tonton. Du coup, elle a été punie. Normal, elle a pas le droit de parler comme ça à son Père, même si il dit des trucs même pas vrai !
Bon, je vous laisse, je vais aider Tata à préparer les frites.
Dommage qu’il y ait pas la mer.
Bisous la famille
Léa