Accueil • L’oulipien de l’année • Diomira, une ville invisible •
Titres de transport pour Diomira
Un aller simple, trois jours chez ma mère, et comme il n’y a, à l’ouest,
rien de nouveau, l’homme des hautes plaines se trouve à Diomira (et non
à Rome, Ville ouverte), une ville digne des richesses de Topkapi, dans
une rue rouge, sans maccadam cow-boy, mais avec une Tour infernale où
chante un coq de bruyère, à moins que ce ne soit le corbeau qui vient le
dernier. Toute la Beauté du Diable, le Voyageur sans bagage la connaît
déjà pour l’avoir vue dans d’autres villes invisibles. Mais le propre de
celle-ci, c’est que, si par une nuit d’hiver un voyageur y arrive, lors du
jour le plus long, quand s’allument les lumières de la ville et que, de
la terrasse des Bernardini, on entend le Cri de Femmes au bord de la crise
de nerfs, on en vient à céder à l’un des sept péchés capitaux et l’on
envie ceux qui, à l’heure du loup, pensent qu’ils ont déjà vécu
l’année dernière à Marienbad et que c’était, cette fois-là, le
Bonheur.