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Térines d’orphéon
Tino dans le jardin aperçoit une orange
Il s’interroge sur le prénom de la fleur
Il questionne à propos du nom de ce nuage
Le père dit qu’il a déjà vu le nuage
Mais qu’il connaît bien mieux le parfum de l’orange
Lorsqu’on vient en cueillir sur les branches sa fleur.
Tino saisit l’orange, en prélève la fleur
Demande que le père épluche son nuage.
Papa pèle la fleur en sept quartiers d’orange.
*
Six quartiers pour Tino, mais il garde une tranche
Qu’il mange. Et il énonce : une tranche, un quartier.
Tino mélange tout… Ses quartiers, il les mange,
Leur trouve un goût de fleur. C’est peut-être l’orange
Que le nuage apporte découpée en tranches ?
Serait-ce qu’une fleur pousse dans le quartier ?
« J’ai appris des nuages, dans mon dur métier »,
Dit le père à Tino ; « L’orange, je la mange !
En quartiers bien juteux : aujourd’hui, c’est Dimanche ! »
*
Tino voit la limace approcher d’une fleur.
Le père voit un chien calabrais sous la pluie
Et s’inquiète de cette comète, au jardin.
Tino voit deux yeux ronds sur l’orange : deux points,
Mais de comète, rien. Papa pèle une fleur
Et dit : « Voici ta tranche de neige, de pluie,
Ta fleur de patatras : c’est dimanche, aujourd’hui ! »
Tino émerveillé, court dans tout le jardin :
Il offre la limace au chien du ramoneur.