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Sonnets shakespeariens interrompus
Des livres des livres des livres des livres y’en a des livres
Rangés serrés accumulés étiquetés
Un livre crie : y aura-t-il quelqu’un qui me délivre ?
À la terrasse Aimé se fait servir un thé
L’enseigne dessus lui indique Etoile Coffee
Devant moi par la rue Neuve passe une Volkswagen
Panne d’inspiration que croyez-vous que je fis
Galerie marchande des clients j’admire la dégaine
Des gens s’attablent d’autres font la queue
En rangs serrés au comptoir de la pâtisserie
Près de ces gens attablés c’est là que
je m’assois sans rien consommer faisant tapisserie
Les boutiques en grand nombre ont déserté les lieux
Ont fermé ont mis la clef sous la porte. Au mieux
Pour égayer l’espace et rassurer le chaland
on a masqué les devantures sous d’immenses photos
On trouve côte à côte une boutique de blanc
Factice un coiffeur factice factice le marchand de gâteaux
Parvis de l’église les fidèles ne s’y pressent pas
Immense bloc de pierre qu’on ne visite plus
La foi se perd le commerce périclite tout a un trépas
Retour à la bibliothèque le seul lieu qui m’ait plu
Consigne donnée par Ian Monk sur le modèle de son livre 14x14 : sur le schéma de rimes d’un sonnet anglais, commencer à écrire un poème en alexandrins. Dès qu’on ne sait plus quoi écrire, se lever et marcher. Reprendre un nouveau poème à l’endroit du schéma de rimes où l’on s’était arrêté, et ainsi de suite.