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Pourquoi je n’ai pas lu tout l’oulipo
Les décalages, homosyntaxies, alpharimes, allitérations, logorallyes et autres oulipolissonneries sur le texte de Marcel Bénabou que je n’ai pas su trouver, n’allez surtout pas croire, lecteur, qu’ils soient pur néant. Bien loin d’être en suspension dans de potentiels ouvroirs de littérature potentielle, ils existent dans les bureaux, les carnets, les stylos, les ordinateurs, les tablettes tactiles et les cerveaux des oulipotes, par mots, par groupes de mots, par phrases entières dans certains cas. Et il y a autour d’eux tant de malice, tant de sciences, tant d’humour, ils sont pris dans une telle surabondance de finesse et d’astuce, que moi-même à vrai dire, malgré tous mes efforts, n’ai pas encore réussi à isoler X+1, sonnet, lipogramme, acrostiches, vers isocèles, santons, ni à assembler homéotéleute ou anagramme qui vaille la comparaison. Le site de Zazie mode d’emploi, en particulier, me paraît rempli de plagiaires par anticipation, ce qui fait de mon travail une longue traque, la recherche têtue de quelques menus fragments inexplicablement échappés à leurs ruses.
Marcel Meharcèle, Pourquoi je n’ai pas lu tout l’oulipo.