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Les vers de terre
Les vers de terre se hèlent entre les pêchers
et rejettent les pêches blêmes et blettes
empesées de sels empêchés de dégénérer en ester
les vers de terre, ces êtres lents et tendres
se délectent d’herbe : je les entends, ces pète-sec
ce mets les berce, en même temps têtes et vertèbres
s’enferment en des espèces de frêles cercles
de perles de sperme, et se perdent en rêve
Ces cercles se démêlent en tresses grège
et les belles s’en servent de vêtement
belle veste reflétée en des gestes éthérés
Les belles décédées, les tresses s’enterrent
de même et je sème, près de cette stèle en septembre,
des pêchers, et les vers de terre ne cessent de se héler