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Les vers à soie s’éteignent dans l’atelier

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Les vers à soie s’éteignent dans l’atelier.

Ils ont oublié ces mûres blanches et molles

pleines d’un sucre qui ne fait pas d’alcool.
Les vers à soie qui furent affamés.

Leur cocon se vide avec un bruit mouillé.
Victimes désignées de l’art séricicole,
en cet atelier, ils n’ont pas le beau rôle.

Leur chrysalide pue, que c’en est un péché.

En les dévidant, on tire un fil de soie,

dont on fait pour une belle dame une robe,

belle également, qu’elle porte avec allure.

Dans la touffeur de l’atelier, dévidant la soie

d’autres dames ont les mains dans l’eau chaude.
Et triment durement sans le moindre murmure.


À la façon de Jacques Roubaud.