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Louer Raoul
Raoul n’est pas un héros de roman.
Imaginer son travail c’est dresser la suite des actions nécessaires à la production du charbon dont dépend totalement la première révolution industrielle. Se présenter dès cinq heures à la fosse, passer à la lampisterie, entrer dans la cage qui descend rapidement à plusieurs centaines de mètres, rejoindre la taille - ce peut-être long, dans le labyrinthe des galeries. À coup de pics, plus tard de marteaux-piqueurs, parfois accroupi, voire couché, abattre la roche. Charger les berlines, travail de hercheurs, les pousser à travers les galeries. Les faire entrer dans la cage, manœuvrer pour les remonter à la recette.
Une dizaine d’heures au fond, dans l’obscurité et la chaleur, le risque permanent - du gaz, de l’éboulement, coupées par le briquet, c’est la pause-tartines, grosses tartines de beurre et thermos de café. Un métier qui rend fier.
Transposition chez les Ch’tis.