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Le point de vue du vent
En me levant, j’aime jouer avec les feuilles mortes, les papiers en
plastique et les vélos. Mais ce sont les vélos que je préfère. Lorsque
je les double, deux sortes de réaction s’opèrent. Les vélocipédistes
expérimentés en profitent pour tricoter benoitement en faisant semblant
de m’ignorer, tandis que les cyclistes orgueilleux, eux, prennent la
mouche et passent la grande soucoupe pour me rattraper au vol. Seuls les
athlètes de bon niveau me passent devant... pour un temps seulement car
ils sont vite fatigués de brasser de l’air !
Parfois, il arrive que les vélos ne soient pas d’accord et veuillent
suivre le chemin opposé au trajet des feuilles mortes et des papiers en
plastique. Dans ce cas, je vois les vélocipédistes expérimentés
attendre les cyclistes orgueilleux pour s’abriter derrière eux. A bout
de souffle, tout ce petit monde finit par s’unir pour rentrer chez soi,.