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Le peinture à Dali
C’est surtout le soir que je me livre le plus volontiers à cette méthode paranoïaque-critique . Malheureusement, mes tableaux ne durent généralement pas plus de quelques minutes, quelquefois une seconde avant l’éveil d’un rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une grenade. En termes de radio-activité, leurs « périodes » sont comprises entre celles de Galacidalaciesoxyribonucleicacid et de La leda atomica. Tout se consume avec rapidité, comme la Girafe en feu et d’authentiques chefs-d’œuvre se mettent à couler comme des montres molles ou des constructions molles aux haricots. Le plus souvent, découragé, je me désintéresse de ces créations aussi liquides que l’élément aquatique de Port Alguer et je pense à l’Angélus architectonique de Millet. D’autres fois, je m’accroche aux tiroirs de la Vénus de Milo, je m’efforce de les remanier selon la Persistance de la mémoire et j’utilise les débri s d’un tableau en pleine déliquescence pour fabriquer hâtivement un Téléphone - homard ou un âne pourri qui ne durera d’ailleurs pas plus longtemps que le Torero hallucinogène.
Dali Le Lionnais, Avida Dora - Le guichet de la gare de Perpignan, 1999.