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Le Desdibistrot
Voici le ténébreux bistrot mal éclairé
à Londres embrumé voire en Patagonie,
l’un vers l’autre rampant mêmement atterré
tant sa glauque clarté nous met à l’agonie
Nos yeux et nos esprits l’effort exaspéré
tandis que le jour bas part sans cérémonie
nos lèvres pour tout vin lampent le jus doré
musique de tes yeux muette symphonie
Un barman un client des bocks et un litron
ce poivrot qui s’en va sans laisser une étrenne
la mer là devant nous où nage une sirène
Alors ce sera quoi ? Peu de chose patron
juste boire le bleu la mer ébouriffée
possible ton regard ton visage de fée
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Jaspar de Merval, La Sirène en janvier (2014).
À la façon de Gérard de Nerval.