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La nuit du marabout
Plus de jour, c’est l’ennui… nuit ! On fait une flambée bénéfique avec un produit suiffeux : feu. Alors seul le feu - c’est abscons ! - compte. C’est un principe hypnotique, ticket pour l’absence, sens annihilés. Le ciel est comme un reposoir. Soir d’été, tes nuées évacuées, tu as pu punaiser ces clous d’or. Dorénavant, la lune, lunule bien nette, n’était plus cachée. Chétifs, on grelotte. Lotis bien ou mal, on est en congés généralisés et le camp, qu’en dites-vous ? C’est vrai qu’il manque l’océan, céans... Mais quel contenu, nues, infini ! N’y pensiez-vous pas : partir rapidement ? Mentalement mal préparés… paréos ou doudounes ? Tu la vois, voisin, cette étoile filante lentement s’effaçant sans retour. Tourment de l’astronome, homme connaissant la vitesse estimée de la lumière errante.
J. J., La Nuit nuit dans le Monde-Mondes - 2002, Coda Éditions.