L’hiver, chez soi. La bise murmure dans le hallier
en recouvrant les branches d’une substance molle et blanche
pareille à un sucre qui ne ferait pas d’alcool
L’hiver on reste chez soi, patient et douillet

On n’entend plus le bruit des feuilles mouillées
et si l’on va dehors, alors sur nos épaules
la bise tisse un cocon, comme aux deux pôles
en flocons blancs, et l’on s’endort frigorifié

Pour se désengourdir on lance des boules de neige
et l’on fait une belle dame, avec sa robe de chambre
belle également, qu’elle porte avec allure

Quand la dame fond, on regarde la neige
se transformer en larmes, et l’on attend, en décembre,
qu’au printemps enfin la brise dans le hallier murmure.