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L’évanescent oiseau
La maliette, tendre, ulcérait d’inconfort,
Sujette à l’action du frisson d’une ombelle.
Au moindre mouvement, sitôt trépasse-t-elle :
Dès lors que la nuit bruisse, on sait qu’elle s’endort.
Décrire son émoi n’est pas de mon ressort ;
On devinait son cri, son vol, son corps si frêle,
Dans l’œil une lueur, une ombre, mais laquelle ?
J’approfondirais bien leurs mœurs, dit Jacquemort.
Maliette de suie, dessous ton poitrail rose,
Tout organe banal trouverait porte close,
Tant ton cœur occupait tout l’espace. Il brûla !
La flamme qui l’étreint, et la grise, et la brise,
Noirciraient un cahier, figeant dans l’au-del’a
L’évanescent oiseau, sans l’effet de surprise.

