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L’URSS furtive
Les atlas que je n’ai pas compilés, ne va pas croire, lecteur, que tu sois scandinave, coréen ou papou, qu’ils soient aussi vides que le désert du Taklamakan. Au contraire (je le clame face aux quatre horizons) ils sont à l’état virtuel dans la géographie universelle. Les cartes ont lieu à terre : fleuves, montagnes, routes terrestres et maritimes, frontières nationales ou linguistiques, mines, productions agricoles et industrielles... Mais elles apparaissent si confuses, encombrées d’une telle multitude d’éléments, que moi-même à vrai dire, malgré tous mes efforts, n’ai pas encore réussi à les disséquer, à en faire la synthèse. Le monde terrestre se montre plus surchargé de phénomènes que le ciel encombré d’étoiles, dès lors je travaille obstinément à débrouiller, ordonner et réduire ces renseignements inextricablement mêlés.