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Crob’aide mémoire
Je me souviens avoir obtenu, au Parc des Princes, un autographe de Louison Bobet.
Je me souviens du contentement que j’éprouvais, quand ayant à faire une version latine, je rencontrais dans le Gaffiot une phrase toute traduite.
Je me souviens du mal qu’ils ont eu à creuser les fondations du Drugstore Saint-Germain.
Je me souviens du grand orchestre de Ray Ventura.
Je me souviens que Caravan, de Duke Ellington, était une rareté discographique et que, pendant des années, j’en connus l’existence sans jamais l’avoir entendu.
Je me souviens de mon étonnement le jour où j’ai appris que le Palais de Chaillot n’avait rien à voir avec le Trocadéro.
Je me souviens que j’ai été très surpris d’apprendre que mon prénom voulait dire « travailleur de la terre ».
Je me souviens qu’en troisième j’ai passé plus de quinze jours à faire un grand plan de la Rome antique.
Je me souviens que j’étais fier de connaître et d’utiliser, relativement tôt, des mots et des expressions comme « à la rescousse », « estafette », « caducée », « dès potron-minet” .
Je me souviens qu’après la mort de Martine Carol, quelqu’un profana sa tombe dans l’espoir, supposa-t-on, d’y trouver des bijoux.
Je me souviens de Youri Gagarine.
Je me souviens que Marina Vlady fit ses débuts dans un film de Cayatte qui s’appelait Après nous le déluge.
Je me souviens de la marée noire (la première, celle du Torrey-Canyon) et des boues rouges.
Je me souviens que « Caran d’Ache » est une transcription francisée du mot russe (Karandash ?) qui veut dire crayon.
Je me souviens que j’ai eu du mal à comprendre ce que voulait dire l’expression « sans solution de continuité ».
Je me souviens de la grande panne d’électricité qui plongea New-York dans l’obscurité pendant plusieurs heures.
Je me souviens de « Suivez le bœuf ».
Je me souviens de Christine Keeler et de l’affaire Profumo.
Chaque dessin est associé à un des Je me souviens de Georges Perec.