« Conexis »

Etre connecté ou ne pas être

Garde la face droite face au dominateur
Tu auras plein d’amis avec ton ordinateur
En principe c’est Toto qui opère le premier
S’il ne coince pas son disque dur avec ses pieds
Dans cette discipline se confortent toutes nos envies
Au bureau comme à la ville sous les intempéries
Bien au chaud on s’amuse, on gère nos affaires
On se lance des fleurs car on aime aussi plaire
Tous des champions avec les honneurs d’internet
Vertigineuses ondes qui parcourent la planète

Sylvie Gérard, Traduction imaginaire d’Ausone, De inconexis.

Rex, va rendre le requin à Bernouino et puis, Rex euh...,
Lex, lis - non, mais quelle tribu ! - et magne-toi, ça presse, Lex !
Luce, magne-toi, viens ici, c’est clair que tu m’inquiètes, Luce !
Pat, jette au large ce paquet, Vera est bientôt là, Pat !
Rex, ton père veut que tu rendes le requin et puis, Rex euh...,
Lex, tu finis de lire la longue vie d’Illida, Lex, pendant que toi,
Luce, magne-toi et deviens lucide un peu ! Qui est bien bonne ici, hein, Luce ?
Pat, la paix ! Prends le large un peu, Vera est bientôt là, Pat !
Rex, Lex, Luce, Pat, ici, misérables !

Marie Cuvillier

Roi, tu te reposes, pépère, verre de vin en mains au pieu, un roi
La loi, c’est pour les légumes, tes sujets, sans père, ce n’est pas pour toi, la loi
Le luxe t’occupe, éclaire tes jours, fiat lux
C’est la paix jusque dans ton lit, printemps uchronique, la paix
du roi fainéant, père de la flemme au pieu, roi
de la loi de la glande éternelle, une vie de légumes sans loi
Le luxe de ne rien faire, une jolie Lucie dans les bras, le luxe
d’une paix royale où la vérité est que la paix
les autres en rêvent dans leur misère.

C’est un poème X avec des pierres et des pies
C’est un poème X où l’on fait ça en tribu
C’est un poème X où vient tourner Clara
C’est un poème X où les pies de Véra s’élargissent
C’est un poème X à faire se retourner les pères dans les tombes
C’est un poème X pour des vits éternels à dada
C’est un poème X où tout est bon dans le clair obscur
C’est un poème X de gros nichons vraiment
C’est un poème X, X, X, X où l’on demande pardon à genoux

Coraline Soulier