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Diomira (tankoum)
En partant de là
Va trois jours vers le levant.
Voici Diomira
Tu ne repars pas de là :
Coupoles d’argent, statues
Levées pour les Dieux
Cristal, étain des pavés,
Et le coq de là
Au levant chante au soleil
Toutes les beautés du lieu
N’as-tu donc pas vu
Dans d’autres cités lointaines
Maints trésors levés
Dominant d’autres pavés ?
Le propre de ce lieu, c’est,
Quand tu viens de loin
Marcher, un soir de septembre
Sur ces pavés-là
Qui de loin en loin reflètent
Les néons des friteries
Dans le soir, un cri
« Hou ! » de femme, alors tu rêves
D’un lointain passé
Par une soirée pareille
Où tu as été heureux.
D’après Italo CALVINO - Les villes invisibles (Seuil)