Accueil • L’oulipien de l’année • C’est un soir de vent •
Chanson d’orage
Parlez-moi de la pluie et non pas du beau tempsLe beau temps me dégoute et m’fait grincer les dentsLe bel azur me met en rageCar le plus grand amour qui m’fut donné sur terr’Je l’dois au mauvais temps, je l’dois à JupiterIl me tomba d’un ciel d’oragePar un soir de novembre, à cheval sur les toitsUn vrai tonnerr’ de Brest, avec des cris d’putoisAllumait ses feux d’artificeQuittant son canapé où elle lisait BrontëMa voisine Cathy jusqu’à moi est montéeEn réclamant mes bons offices" Les Hauts de Hurlevent c’est pas une lecturePar un soir orageux, seule sous sa couvertureC’est sûr, je suis vraiment trop bonneContraint’de lire Brontë un jour de mauvais tempsPour la bonne raison que j’aide l’assistantD’un prof d’anglais à la Sorbonne"Car celui-ci doit faire un cours le lendemainEt elle voudrait que j’ l’aide à étudier l’bouquinJe n’ai vraiment pas mieux à faireUn ancien enseignant tout seul à la maisonNe peut pas résister à faire une leçonDe littérature étrangèreQuand Jupiter alla se faire entendre ailleursLa belle, ayant à fond exploité mon labeurSous son bras, mon cours sur l’ouvrageRetourna à la fac vers l’assistant aigriEn m’donnant rendez-vous les jours d’intempérieRendez-vous au prochain orageÀ partir de ce jour, j’ai potassé BrontëJ’en connais un rayon sur sa précocitéJ’ai arpenté la lande nueDe son père l’Irlandais, tous les sermons j’ai lusDes écoles anglicanes j’connais tous les abusMais Cathy n’est pas revenueLa Sorbonne ayant vu baisser tous ses créditsAvait dû réduire les heures de cours du lundi,Virer beaucoup de vacataires.Cathy était r’partie vers les cieux toujours grisDu pays des Brontë qui connait bien la pluieElle est r’tournée en Angleterre