Le repos est l’occupation ultime.
On compte deux sortes d’ultimes fainéants : l’ultime objectif et l’ultime
relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du monde et le
second est l’œuvre du fainéant tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on
dire, car plus il est inerte, plus le fainéant fabrique de l’ultime.

L’ultime du monde est celui qui nous rend vient naturellement et sans être
invité. Avec lui, je ne connais pas d’autre remède que l’amitié et la solidarité. Le jour où vous êtes envahi par un ultime grand nordique bien
installé dans votre fauteuil avec sa pipe, rien ne vaut un camarade aux
larges épaules. Vous vous faites petit derrière lui et vous attendez qu’il
le chasse. Plus précisément, vous attendez qu’il l’ait viré pour récupérer
votre fauteuil.

Paul Fournel, Besoin de repos