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Besoin de love
Le cinéma est l’école de l’érotisme.
On compte deux sortes d’érotisme cinématographique : l’érotisme
pornographique et l’érotisme artistique. Le premier est celui que
réclame le corps du spectateur et le second est l’œuvre de l’esprit
tout seul. Son chef-d’œuvre, pourrait-on dire, car plus il est
éduqué, plus l’esprit réclame de l’érotisme.
L’érotisme pornographique est celui qui nous heurte de front. Contre
lui, je ne connais pas d’autre remède que l’amour et la sensibilité.
Le soir où vous tombez sur un gros porno japonais bien installé dans
la pipe, rien ne vaut un partenaire à l’esprit large. Vous vous faites
petit derrière lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément,
vous attendez qu’il s’écarte pour vous céder le relais et aller au
charbon à votre tour.
Paul FORNIQUEL, Besoin de love, Seul, 1969.