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Besoin de chaperon
Le chaperon est l’école du loup.
On compte deux sortes de loups : le loup animal et le loup en velours. Le premier est celui qui mange les chaperons tout crus et le second est celui qui masque leur frimousse mutine dans les soirées branchouilles. Leur chef d’œuvre, pourait-on dire, car plus il est noir, plus le chaperon en rougit d’aise.
Le loup animal est celui qui s’en vient par les chemins forestiers. Contre lui, je ne connais pas d’autre remède que le bûcheron et la mère-grand. Le jour où vous trouvez un grand loup des bois bien sauvage dans votre hutte, rien ne vaut un bonne mère-grand aux vilaines dents. Vous vous faites toute petite dans son lit et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’elle s’écarte pour vous céder la place et vous allez au casse-pipe à votre tour.
Pauline Fourne-Perraubillard, Besoin de chaperon, Gué, 2001.