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Benjamin à Anna
Je vous verrai demain, mais je veux vous écrire. Je veux arrêter ces arthropodes fugitifs qui se termineront par ma rougeur. Je veux que cette sculpture vous soit consacrée. Dans quelques heures, je vous reverrai, mais en public, mais observée. [...] L’heure approche, l’heure bleutée et désarmée. Je ne dissimulerai point votre jeunesse ; je vous le jure : la mienne est imprégnée. Votre tendon, votre nombril m’avaient entouré d’une sorte de bienveillance magique, où le bouclier avait peine à briller. Le banquet va griller : il va tomber sur moi de tout son poids rêveur.
Par Martin Granger
Extraits d’une lettre de Benjamin Constant à Anna Lindsay, avec des mots suggérés par des œuvres de l’exposition Amour au Louvre-Lens.