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Amst’Annan, ou le destin par Jacques
L’oasis d’Amst’Annan,
On l’atteint par fortune :
Trois jours de caravane,
Sur une mer de dunes.
L’oasis d’Amst’Annan,
Est balayée sans cesse,
Par la moiteur épaisse
Des vents tourbillonnants.
Et ça sent la marée...
Et brûle la lumière
Nos faces crevassées
Par ce vent de poussière.
Les vents, sur Amst’Annan,
Viennent s’écarteler
Ne laissant aux amants
Que leurs yeux pour prier.
Dans le bled d’Amst’Annan
Une ancienne écriture
Conte que, sans le vent,
S’effondreraient les murs.
Les enfants d’Amst’Annan,
Lors des premières pluies
Tirent du fond d’un puits
Une pierre d’argent.
Ils y lisent gravé,
Leur devenir d’adulte.
Ils sauront leur métier
Leur amour et leur chute.
Pour certains, le malheur.
Pour d’autres, la fortune.
L’un croquera la Lune
L’autre aura toujours peur.
On vit, en Amst’Annan
On n’a pas d’amertume,
Que le sort qui consume
Soit terrible ou plaisant.
On meurt, en Amst’Annan,
Avec l’âme apaisée.
On se sait innocent
De son cœur déchiré.
Dans le bled d’Amst’Annan...
Dans le bled d’Amst’Annan...