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Acre le doute gâche tout
Acre, le doute gâche tout…Crochet à goutte d’eauAu long, ces strates imperceptiblesLe granit est compact. Lisse. Superbe.Rare paroi. Pas un rebord sur le profilé massifParfois, pas la moindre fissure pour le barrer.Isolé, loin, sur le mur tordu, on ne prie pas DieuPas le moindre trou pour lui dessiner un œil.Par ce mur de rocher on ne taillera pas.Pas la moindre arête pour l’échancrer.Bile ! Le sobre mot !Il bombe le torse.Chasse la peur, tel le lot de vieille phobieEt la voie s’appelle The Shield, le bouclier.Que de testostérone est due à l’équipe de fêlés si sotte, pour grimper sans outil forgé des parois métastablesLorsque les aspérités font défaut et que toute pose de matériel d’assurage et de progression est impossible,Tu y es, tel un moine qui nie le murIl reste un moyen. Unique. Ultime.Cassandra règle des versLa réserve des grands cas.Courage en zone : tu as vu trop de chute !Vous prenez un crochet à goutte d’eau.Tu places ce pied, cette main. Tu montes le rocherC’est un simple crochet de métal, pointu et acéré.Un tarmac honni, âgéUn hameçon à granit.Si le ciel résille plaquez-vous au solVous le posez sur l’écaille qui sailleÔ… Il put lutter timidements’il a visé le topoD’un tout petit millimètre.Voilà, il est posé.Faut chercher les stries du roc, expérimenter ce monolithe têtu ! Drôle de visée ! Décidez une pauseÀ l’extrémité inférieure du crochet, vous suspendez une petite échelle de corde de trois marches.Poussez ! Virersa peur pour le défi, rêve si nul… miches à zéro !Vous respirez.Vous posez le pied sur la marche inférieure.Vous placez cette palme sur ce rocher droit. Ô ! Lent glissement de votre tégument…Et vous chargez lentement tout le poids de votre corps sur cette mince margelle.On cherche, sur ce bloc, la goutte d’eau, figée en nom, qui permet de gratter et tester l’esse.Très lentement. Tout geste brusque peut faire déloger le crochet de sa maigre encoche.Le dôme de bloc, trop trapu, se livre : gravis posément. Pas de choc !Progressivement, votre poids se déplace à l’aplomb du crochet.On cherche à étouffer l’ennui… une occasion sadomaso… et là, c’est très élevé, trop rude.Au fur et à mesure, le crochet enfonce sa pointe dans la roche et se trouve consolidé.Ô ! L’évènement voulu : survolez ces pentes !Encore plus lentement, vous vous élevez.Ô ! Sortir du mauvais piège retors… prévenez un exode : quittez Terre !Évitez à tout prix de regarder sur quoi vous reposez entièrement.Libre, ravi !L’air vibre.
Par Guy Deflaux
Le texte ci-dessus alterne anagrammes de Guy Deflaux et, en italiques, vers originaux d’Olivier Salon.