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Vides
Vides —
Si trams et bus étaient moins vides
On verrait derrière leurs glasvitres
Des humbihingues tout calminés
Des pas singés racamussés
Des fauteuillasses très OQP
Des djeuns pendus aux accroche-pattes
Si trams et bus étaient gravides
On pourrait voir le conducteur
Ravi heureux de trimballer
Des troupinettes ressuscitées
Des oiselées, des durakuir
Des viocks blasés et leurs viockers
Des encartés des contre l’heure
Les stations deviendraient réjouettes
Sous l’abritus on glamuserait
On se ferait du coude, du pied
On s’étrambosquerait sarieux
Sous l’abritus des usagés…
Mais trams et bus sont vidoyés
Or moi quand j’attends, bien meinarde
Le bus qu’arrive et qui traînarde
Dans mon panier plein de croquilles
Une bouteille de sirop d’gazille
J’me frotte les mains comme un beureux
Les temps sont lares et perpouzés
Les rues sont vides et font la gnette
C’est rien duraille dans la vie russe
Qu’au vide dix-neuf on s’attroupaille
Réponse à la proposition de Martin Granger dans le cadre de l’Épidémoésie de Poétovirus.