Accueil • L’oulipien de l’année • Il se penche il voudrait attraper sa valise •
Valises à hampes et jambages
j’aspirais empoigner ma maroquinerie
que guigne j’en soupçonne un groupe assez coquin
mais saugrenu j’éprouve une grosse surprise
j’aperçois aussi sec un ancien sac à grain
on saccage sa vie en cargaison pas propre
qui s’amuse à gruger nos pauvres provinciaux
en agonie on vous cramponne au magma pouacre
un pou saura manger soierie os paréos
parisienne vermine épargnez-en vos grègues
peureux on arguera ces visages exsangues
crasse ou vaseux engrais je n’y vois que purin
on gémira pour suivre ô cagnas ô campagnes
sapés au pire avec moins que soignés nos pagnes
un jour ça vous épuise or écu vair ou crin
Sauf les apostrophes, les points sur les i et j et les accents, rien ne dépasse de l’interligne par le haut : les lettres à hampe (b, d, f, h, k, l et t) et les majuscules sont absentes du sonnet ci-dessus.
Ci-dessous l’exercice inverse se prive des lettres à jambage (g, j, p, q et y).
Il se dresse il voudrait relever sa valise
dont brûle de désir une horde d’escrocs
il se dresse et alors suite à leur convoitise
il retrouve aussi sec un sac de haricots
On vous fait devenir une orde marchandise
bienheureuse à berner des horsains chemineaux
de la mort on vous ente une orde bâtardise
la mite a dévoré tissus os et rideaux
Devant la boue urbaine on retrousse sa cotte
le lâche fera foi de sa mine falote
scrutant dedans la vase un fumier de bourrin
On se lamente enfin des cabanes rustaudes
on mettait sans chichi ses très infectes robes
l’écu de vair ou d’or ne déborde un matin