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Us du mal-y-être

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Us du mal-y-être, se dit Jack More. Qui les voit ? Qui sait les dire ?
Je rêve pour cela d’un gros opus bien mis en page, orné de vues en noir
et or dues à la main sûre d’un sage féru d’art et de bête. Mal-y-être,
mal-y-être, que n’en dit-on plus sur tes us ! Mais las, qui en a déjà
pris un, mal-y-être paré de suie, au sein roux, à l’œil de lune, aux
doux cris de bébé rat. Mal-y-être qui pars dès qu’on pose sur ton poil
si fin la main la plus soft, qui pars pour le fait le plus ténu, si l’on
te voit dans un laps trop long, si l’on rit de te voir, si l’on ne te
fait plus face, si l’on ote son bibi, si la nuit se fait ouïr, si le
soir s’abat trop tôt. Mal-y-être rusé et doux dont l’âme gît, au fond de
toi, dans tout le vide où une bête loge son foie ou son rein.

Bris Vian, L’Ote-foie, 1918
Tome XI, 18 muin

Nul mot ne fait cinq ou plus de long.