Accueil L’oulipien de l’année Chanson des rues
Une rue en ces bourgs disparus

Page précédente Page suivante

Prenez, au hasard, une rue,
Là, deux hérons cheminent,
Cahin-caha, vers l’étang,
Huant, picorant, moins gazouillant.
Or, peu payait de mine en ces bourgs disparus.

Trois poissons rutilaient dans le vent
Coloris ritournelle et plein champs.
Du bout du bec à chasse et pêche,
Chacun s’essaye. Foins d’ encensoirs,
L’art, là, n’eut nul pouvoir.

Disant merci, les cinq chantonnent,
Chaque ruelle dit merci
Et rime ainsi.

Un hérisson passa, quittant son chez soi,
qui d’eux rit.
— Quoi ? Bestioles d’incomplétudes, comme moi,
Soyez tantôt rude et piquant
Tantôt rond et boulant.

Les cinq haussent, qui penne, qui caudale
Sans lui tenir, haute la dragée,
S’en furent, hérons vers l’amont, tout à pied,
Poissons par bonds, vers l’aval.

Le hérisson céans, resta en l’initiale...