Accueil • Z’écritoires • En sortant des ateliers •
Textes farcis
Consigne : voler une phrase dans un livre, et la donner au voisin, qui doit la « farcir » avec d’autres mots pour faire une phrase plus longue. Il faut respecter la place du premier mot et du dernier.
Je reçois : « Réveillés par cette incroyable lumière, le fermier, la fermière et leurs enfants se précipitèrent dehors. »
Réveillés tous très tôt qu’ils étaient par le souvenir de cette journée de deuil incroyable qu’ils avait vécu, et même avant la première lumière de l’aube, et surtout le fermier, fou de chagrin à la mort de le fermière, décida d’emmener un peu de nourriture et tous leurs enfants dans la forêt pour les y laisser, mais les enfants, avant qu’il pût mettre ce plan en exécution, se précipitèrent dans l’escalier et dehors et prirent la route de l’église.
Deuxième phase : on reçoit la phrase déjà « farcie » par le voisin et doit l’allonger encore. On peut changer de ponctuation, faire deux phrases ou plus, tout en respectant le premier mot et le dernier.
La phrase originale de ce que j’ai reçu de mon voisin : « Les critiques et les procès d’intention, le mot bobo résonne dans ma tête ».
Ce que j’ai reçu « farci » : « Les jeunes sont très critiques à l’égard des systèmes en place et ceux-ci ne les écoutent pas et se complaisent en procès d’intention. Le mot bobo est utilisé à tort et à travers pour définir leur sens critique .En ce qui me concerne, ce mot n’est pas celui qui résonne dans ma tête. »
Et ce que j’en ai fait :
Les média de droite disent que tous les jeunes sont très critiques à l’égard des systèmes sociopolitiques en place. Laissez-moi rire ! A-t-on vu les enfants Sarkozy se plaindre de leur sort ? Et a-t-on consulté les jeunes qui habitent Neuilly ? Non, bien sûr.
Que les vieux barbons réactionnaires se plaignent des jeunes en bloc, disent que ceux-ci ne les écoutent pas, cela a toujours existé. Mais ce sont surtout eux qui se complaisent en procès d’intention, car ils ne comprennent plus le monde dans lequel ils vivent.
Moi, j’aime bien le mot bobo par exemple. Je me reconnais dans ce qu’il a de positif. Mais on ne sait pus ce qu’il veut dire réellement, il est utilisé à tort et à travers. Et s’il n’y avait plus les bobos ? Alors ? Alors, il n’y aurait plus de défense de la culture, du Festival d’Avignon « Off », de l’avant-garde artistique. En critiquant les bobos, on laisse volontairement de côté leur sens critique, qui est souvent très juste.
En ce qui me concerne, j’ai horreur des étiquettes, des gens qui ont besoin de tout définir en noir et blanc. Quant au mot « jeune », je ne peux pas l’utiliser sans le définir avec précision.
Je vais vous dire plutôt quels sont les mots qui résonnent dans ma tête : amour, liberté, amitié, harmonie, sérénité, paix. Hélas, les média les ont éliminés de leur vocabulaire, mais personne ne peut les effacer de ma tête.