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Terine en 3 langues & 153 syllabes
1 —
横浜に黒い商船冬の風
Yokohama ni (À Yokohama
kuroi shōsen il y a comme un cargo noir
fuyu no kaze le vent d’hiver)
Fri dilavet ? Brest (Nez délavé ? Brest
e-lerc’h fallvarchoù aux impairs
a gav sirajoù aesoc’h préfère les cirés)
Terre-Neuvas sous le vent
aux frimas Granville
préfère l’imper
2 —
Vite rentrer la charrette !
Bœuf jersiais ton foin
n’attend pas l’orage
なんて雨兵庫の牛が屋根を踏む
Nante ame (Quelle pluie !
Hyōgo no ushi ga Les bœufs du Hyōgo
yane o fumu piétinent le toit)
El lec’h vez staget (Là où elle est attachée
ar vuoc’h rank peuriñ la vache doit brouter
un teuzer eo geot Ploare l’herbe de Ploaré est un délice)
3 —
Marichal Kerlaz (Le forgeron de Kerlaz
’neus devet e zorn s’est brûlé la main
a yud e-giz ur mell bleiz il hurle comme un loup)
Une cloche ici fondue
Villedieu l’entend
par-delà Couesnon
京都には蝉に加えて鐘の音
Kyōto ni wa (À Kyōto
semi ni kuwaete en plus des cigales
kane no oto le bruit des cloches)
Jean-Paul Honoré en japonais, Gaby Bizien en breton, Robert Rapilly en français ont écrit chacun 3 strophes, respectivement de 5-7-5 (haïku), 5-5-7 et 7-5-5 syllabes. L’intervention des poètes s’est ordonnée en terine :
1) japonais-breton-français (cycle maritime),
2) français-japonais-breton (cycle rural),
3) breton-français-japonais (cycle urbain).