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Tanka pédaler...
Le vélo m’enseigne
Comme à l’école du vent
Que deux vents existent
L’un est le vent objectif
L’autre le vent relatif.
Le premier des deux
M’épuise rapidement
Lorsque je pédale
Un vent de face, puissant
La mécanique du monde
Quand j’appuie très fort
Se lève le vent léger
Qui me rafraîchit
C’est mon œuvre, mon chef d’œuvre
Si je force, lui forcit
C’est le vent du monde
Celui qui nous vient de face
Pour l’apprivoiser
Il n’y a que l’amitié
Et la solidarité.
Quand ce vent s’installe
Je le prends en pleine pipe
C’est le vent du Nord
J’ai besoin d’un camarade
Pourvu de larges épaules
Le copain m’abrite
Je me blottis dans sa roue
J’attends que ça passe
Mais il s’écarte, bientôt,
Pour m’envoyer au charbon.
Lorsque Paul Fournel
A besoin de son vélo,
Il écrit un livre
Que le Seuil éditera
Peut-être en l’an deux mille un.