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Stances à l’esse
Plus silex que lœss, qu’oxyde de siliceLa facade du causse, massif solide et lisseEn un instant le visse. Pas ça qui le rassure,Pas un seul ressaut, pas une fissure,Ni résidu ni strie, céans ne la tapisse,Et l’espace où il bosse ici, c’est : le Supplice.(Le seps saxatile,Tout ça, c’est si facile,Paresse insouciantAu soleil incessant.)« Sapristi, c’est soûlant, je suis en suspension,Anesthésié, déçu, risquant l’insolation.Le site est malséant, est-ce mission impossible ?Quelle ruse de sioux pour négocier ma cible ?Par quelle passe, dans quel sens hisser ma progression ?Me reste, je le sais, une seule solution ! »D’un esse acéré,Dans sa housse serré,Il se saisit alors,Renversement du sort.Au mince nucléus, roussi sur sa parcelle,De façon insensée, il le glisse, il le scelle.Il suspend, quel succès, une sangle, un lacetEt voici que coulissent traverses espacées.Sans cesser il se hausse, se hisse à la ficelleSpatial spécialiste, de ressources il recèle.Siccité. Peau salée.L’hameçon ciselé,Il lui semble, s’abaisse,Il respire, son stress cesse.Soléaires et cuisses,Quadriceps frémissent.Immense sensation,Sa séquence émotion.