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Sonnet monorime
Destin de pierre
Atteindre Annan nous prit trois jours de dromadaire
Dans le vent continu fleurant l’erg et les mers
Qui souillait nos habits d’une rousse poussière
Et sifflait durement pour effacer nos vers.
Un mythe dit que si le vent devait se taire
Tout mur s’effondrerait. Quand les cieux sont couverts
Au printemps chaque enfant tire au hasard la pierre
En argent qui prescrit leurs devenirs divers.
Le sort désigne tout : professions, partenaires,
Nombres d’enfants, décès soudains ou centenaires,
Qui loge au paradis, s’ennuie ou vit l’enfer.
Mais aucun citoyen ne cherche à s’y soustraire.
Le guide a ri de nous : - On ne peut être amer
Si l’on est innocent de son propre calvaire.
(G. E-Fasère d’après Héver Le Tellièr - Cités de mémère)