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Simon se souvient
Je me souviens des pistolets à bouchon, très bien imités.
Je me souviens des flèches qu’on taillait dans du sureau, et qui, de ce fait, était molles.
Je me souviens des petits jouets en plastique sur le thème d’Astérix, qu’on trouvait dans les barils de lessive, j’avais eu une catapulte romaine.
Je me souviens de mon ami Oscar, chef de classe au cours élémentaire et du dépit que j’avais, tant qu’on a été dans la même école, de n’être jamais que sous-chef.
Je me souviens de nos jeux dans la cour et des scénarios qu’inventa Oscar, après la leçon sur le château-fort au Moyen-Âge, où il s’attribuait le beau rôle, exterminant le dragon derrière un « mâchicoulis », tandis que moi je devais toujours faire le blessé.
Je me souviens des mâchicoulis, des échauguettes, du chemin de ronde, du donjon et de la poix brûlante (arme non prévue par Oscar), poix dont, jusqu’au moment d’écrire ceci (vive Wikipédia), j’ignorais de quoi elle était faite.
Je me souviens de la colère que m’a causée l’hégémonique intrusion des Batman et autres Spiderman – sans parler des tortues ninja et des poupées Barbie – dans l’imaginaire enfantin, et de ce que véhiculaient avec eux ces « héros » stupides et moralistes aux costards ridicules, des créatures issues tout droit d’une Amérique étriquée, puritaine, imbécile.
Je me souviens des Chocoprinces fourrés vanille ou fraise, des parfums synthétiques également dégueulasses, encore aujourd’hui je n’achète que des « tout choco », une tuerie à tremper dans le café mais il faut faire attention de ne pas les perdre dans la tasse.
Georgine-Clément Melec-Pérois