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Si les rues étaient moins muettes
Si les rues étaient moins muettes
on entendrait à l’œil nu
le sicoblin prélier
ou encore
le mélocarbe qui draguelle
le brétougnard qui prambe
la dubilette qui bibile
le proulan qui batorve
Si les rues étaient moins muettes
on pourrait
saisir sans écouter
la rabigrure en train de garoubler
le marflon qui amorge
le gropertin des prés qui chuise
la houttinette qui tantanne
et la cabroline qui poutraille
Sur les trottoirs, les squares, les bancs
On aurait certains sons
comme puces à l’oreille
Le péludin qui péludine
Les estupelles qui s’enferrachent
Les jorcasses qui démoncèlent
Les spétarnides qui porondannent
Les nestèques qui prétulisent
Si les rues étaient moins muettes
Les pires sourds ne s’aveugleraient pas
en entendant
La fuleride cendrée qui zille
La mirmelide qui s’ébolute
La trugonne qui rimacolite
La brapenthèse qui overgule
Le gonbrin qui bragrabrine
Hélas les rues sont très muettes
Elles se taisent désertées
Comme si la stupeur l’avait emporté ?
Au lieu que ça caquette, ou que ça pète
Ça chuinte à haute tension, l’étouffé grésille
Claquemurés les bruits, les sons
Paroles, musiques aux échos enfermés
Bientôt
Ne plus l’entendre de cette oreille
Rechausser le grand bourdonnement
Mais quand ?
Réponse à la proposition de Martin Granger dans le cadre de l’Épidémoésie de Poétovirus.