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Sainte Dora
C’est un soir de vent, de tonnerre et de pluie. Il est plongé dans la contemplation d’un tableau. Un brusque coup de tonnerre et l’œuvre persistante se change en œuvre éphémère, avec une durée de quelques minutes ou quelques secondes, et une période qui dirait-on approche celle du Thorium gris de type A. Sur la vitre de sa fenêtre des minces fils de pluie forment des dessins qui se défont avec rapidité sous les coups de bélier que le vent assène contre le découragement soudain qu’engendre une pluie qui ne veut plus de ces créations trop liquides, pas plus que le tonnerre qui vous fait remanier les débris d’un tableau en pleine déliquescence, ou ce vent qui arrive presque à en fabriquer un autre, qui ne durera pas plus que le gong du soir.
François Mathews, « Sainte Dora ».
Par Nicolas Graner
Hybridation de « Sainte Catherine » (Zazipo 2011-2012) et « La Peinture à Dora » (Zazipo 2012-2013).