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S’élever lentement

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« Le granit est compact » murmure l’escargot
Au pied de ce muret murant le potager.
« Là-bas sont mes complices et j’en entends le chœur. »
Il bombe le torse avec aigreur, il est amer :
« Ma cordée m’a laissé, courant à ses agapes
Pendant qu’un enfançon me tenait dans sa main.
 
A dévider mon fil je ne suis guère habile :
Pas la moindre fissure et pas la moindre arête,
Par où poser le pied ? Dans cette maigre encoche ?
Et si je progressais d’un petit millimètre ?... »
 
Voilà, il est posé, lentement il s’élève,
Il charge lentement tout le poids de son corps...
Il patine... puis il glisse comme une goutte d’eau
Au pied de la margelle chiche en aspérités.
 
« Accueillant potager tu m’es donc interdit !... »
Marmonne en s’éloignant le mollusque cornu.
Un regard vers le mur qu’un rayon de soleil
Soudain et impromptu métamorphose ; l’air vibre :
Joyeux gastéropodes aux baves irisées
Vous avez réseauté tout le noble édifice !!!
 
« Il me reste un moyen, et unique et ultime :
Suivre l’un des circuits empruntés par mes frères
Harmonieusement dessinés sur la pierre ! »
 
Voilà mol animal, rejoins tes congénères,
Et cours vers ton festin sur la paroi superbe,
 
Dodelinant, ton bouclier brille au soleil.