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Rue passante
La rue assourdissante, une rue au hasard,
Longue, mince, en grand deuil, la première est la bonne ;
Une femme – passant (pas un effet de l’art),
Soulevant, balançant – est celle qu’on fredonne.
Agile et noble, avec – les rues riment ainsi –
Moi : je buvais. Qu’on chante dans les rues !
Dans son oeil, ciel y vit, les rues disent : merci !
La douceur qui fascine en ville disparue.
Prenez une rue – Ô fugitive beauté,
En sortant de chez soi soudainement renaître !
Ce n’est pas un effet que, dans l’éternité,
Toutes les rues riment trop tard ! jamais peut-être !
On en fait des refrains, tu ne sais où je vais,
merci d’avoir chanté, ô toi qui le savais !
Frank-Carles Caralaire, Les Nuages du mal