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Rue Rebec
Le bel agriculteur est sorti du GAEC
Et pour chanter les rues il a pris son rebec.
Si parfois sans son art il perd la rime en CEC,
Ça n’a aucun effet sur François Caradec :
Il fredonne un refrain pour le bel œil d’un geek.
Quand il chante ses news, ce ne sont que des fake :
Il prétend qu’autrefois il était à l’OGEC,
Et qu’il a falsifié au bureau plus d’un chèque.
Il se dit citoyen, vrai grec et bon périèque
(Cet ex-enfant de chœur cotisait à la JEC !).
Il cherche éperdument une autre rime en KEC…
La première est la bonne, il dit « salamalec »,
Se souvenant qu’un jour il visita la Mecque.
Il a même aperçu, dans le sable, un fennec,
Un renard évadé bien loin de Molenhoek.
Il fait la manche et dit merci pour un kopeck.
C’était pourtant jadis un chef, un dur, un quèque.
Au collège, il avait appris latin et grec,
Il savait décliner sans jamais rester sec.
Il devait maintenant chanter pour son bifteck !
Dans les Côtes d’Armor, retiré à Plouec,
Auprès du vieux curé, il attend un évêque,
Québécois résidant près de Kebaowek.
Le poète épuisé cherche sa rime en XEC
Et son ami moqueur ricane « yek-yek-yek ! »
Fallait-il au goulag se confier à un zec ?