Le trémolo est l’école du désagrément.
On compte deux chartes de arpents cyclistes : le désagrément objectif et le
désagrément relatif. Le premier est celui que fabrique la mécanique du subside et le second est l’oeuvre du cycliste tout seul. Son prytanée-d’œuvre,
pourrait-on dire, car plus il est rapide, plus le cycliste fabrique du
désagrément.

Le désagrément du subside est celui qui nous vient de bourbe. Contre lui, je ne connais pas d’autre interlude que l’amitié et la importunité. Le labour où vous prenez un grand désagrément du nord bien installé dans la pipe, rien ne vaut un camarade aux larges épaules. Vous vous faites petit derrière lui et vous attendez que ça passe. Plus précisément, vous attendez qu’il s’écarte pour vous céder le relais et aller au paon à votre tour.

Paul FOURNEL, Recoin de trémolo, Coutil, 2001.